Cher John

Hier, j’ai trouvé mon plus jeune fils devant Youtube en train d’écouter un groupe insipide chantant de la guimauve sur un rythme endiablé. Quand je pense que je me suis colletée toute la collection des « petits Menestrels » que je lui mettais en boucle dans la voiture et que je me targue de posséder l’intégrale de Georges Brassens, quelle décadence ! J’allais donc lui dire tout le mépris que m’inspirait cette musique quand, insidieusement, l’image de John Travolta s’est imposée à moi.

A son âge je n’aurais jamais accepté qu’on dise du mal de John Travolta et des Bee Gees. Hou la la, jamais !!!!

Nan, mais c’est vrai, la démarche chaloupée du John au générique de « la fièvre du samedi soir » sur la musique des chevelus australiens , c’était un peu le moon walk de l’époque tout de même !

Encore aujourd’hui, c’est un sujet délicat. Et oui, car j’étais raide dingue « in love « de John.

Tellement que je lui ai même écrit.

Une vraie lettre sur du vrai papier à fleurs et en anglais dans le texte, yes Madam.

Ça donnait un truc comme :

Dear John

I love you,

Kisses,

Emma

XXXXXXXXXX

Le tout posté à l’adresse suivante : John Travolta, USA.

Misérable !

Des années plus tard, je suis encore muette de consternation devant tant d’indigence et  j’adopte donc aujourd’hui indulgence et profil bas devant les choix musicaux de ma progéniture qui me croit branchée 24/24 sur radio classique …

Je laisse en effet mes enfants développer leur oreille en passant par des chemins Youtubiens parfois déstabilisants pour moi.

D’autant que je sais que je ne suis pas au bout de mes peines car après ma période Travolta,  j’ai emprunté moi-même des chemins qui aujourd’hui me feraient douter de ma salubrité intellectuelle (Francis Lalanne, vous connaissez ?)

Inutile de dire que j’attends toujours la réponse de John… l’ingrat scientologue et que parfois,  je me console en écoutant en douce » Qui saura » de l’inoubliable Mike B !

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