L’été approche, et nombreux seront, sur la route, les parents aimants à trimballer leur progéniture pour des vacances revigorantes !
Les enfants seront fermement ceinturés.
Ils auront interdiction de se lever, de s’agenouiller ou de se retourner.
Ils ne pourront pas se cacher de leurs frères et soeurs en s’enroulant dans une couverture au pied de la banquette arrière.
Ils ne pourront pas glisser leur main par la vitre entrouverte pour ressentir le doux frisson de la vitesse (elle sera fermée à cause de la clim’)
Ils n’auront pas le droit de s’allonger sous la lunette arrière, endroit pourtant parfait pour contempler le ciel et les nuages qui défilent et assez terrifiant les jours de pluie.
Toutes ces choses que nous faisions enfants du temps où mon père conduisait la R16 blanche tout en fumant des gitanes maïs, imperturbable malgré la pagaille qui sévissait derrière lui.
Evidemment je vous parle d’un temps où les trajets pour aller en Bretagne prenaient 10 heures, où l’on traversait des petits bleds peuplés de maisons de mamies qui nous regardaient passer dans leurs tabliers à fleurs, où les parents se chamaillaient pour savoir dans quel champs on allait s’arrêter pour confectionner les sandwichs, où les filles poussaient leurs limites pour se retenir de faire pipi tant les endroits proposés par LE conducteur étaient vraiment trop exposés au flux de la circulation.
J’ai depuis, pratiqué moi-même ce genre de transumance, seule au volant avec 3 petits loustics derrière moi.
Autres temps, autres moeurs : je n’ai jamais démarré sans avoir entendu « le petit clic qui vaut mieux qu’un grand choc » et vérifié que les batteries des DS et autres portables étaient bien rechargées…
Les trajets sont rapides, efficaces, sûrs, juste rythmés par les péages et les arrêts pipi.
Mais j’ai parfois la nostalgie de ces trajets de mon enfance qui étaient en eux-mêmes de véritables petits voyages…